une larme sur ma joue

Mes idées se bousculent dans ma tête, incohérentes, envahissantes. J'ai l'impression que jamais mes larmes ne cesserons de couler sur mon visage. Il est tard et dans quelques heures le réveil sonnera, hurlant le début d'une nouvelle vie. Je voudrais remonter le temps, revivre mon année et mon été. J'avais un équilibre enfin mais maintenant il n'en reste presque plus rien. Je veux pas "commencer une nouvelle aventure" comme ils disent, les autres. J'ai pas choisi d'être séparée d'eux. Je me sens à nouveau seul, je sais qu'ils sont tout prêt et encore là pour moi, pour nous. Mais je ressens à nouveau ce vide en moi, celui qui jadis m'étouffait, celui que j'avais enfin rebouché non sans peine. Il s'installe peu à peu en toi au début c'est juste quelque pensées nostalgiques parfois teintées de mélancolie alors tu as un frisson, une larme se forme à tes cils et roule sur ta joue. Tu balayes ce sentiments en caressant doucement ta joue avec le revers de ta main et tu avances parce que c'est que l'on doit faire: avancer. Le temps passe et se sentiment devient permanent, il commence à faire parti de toi. Stop. Je ne laisserai plus devenir une partie de moi. Ce sentiment, ce vide me vole mes rêves et mon sommeil mais je ne me laisserai pas faire, pas encore, plus jamais.

Le plus dur c'est le concept du "plus jamais". Je pense tout le temps que plus jamais on se retrouvera tous ensemble dans notre coin à nous, plus jamais on fera la queue ensemble pour manger. Je sais que pour toi ce que j'écris n'a surement aucun sens et crois moi pour toi ça n'a aucune importance car je n'évoque pas une catastrophe universelle, juste mon cataclysme à moi. J'ai besoin de te confier ce que j'ai dans la tête pour aller mieux, pour avancer. Ils me manquent. Les voir me manquent, les entendre me manque, les sentir près de moi me manque. Je veux plus que des coups de téléphone. Je sais que ça change car ça doit changer. C'est normal, c'est la vie. Je n'arrive pas à croire, je peux pas concevoir un monde, mon quotidien sans eux. D'ailleurs je n'ai jamais pu. Je ne veux pas rencontrer de nouvelles personnes, je ne veux pas non plus qu'ils rencontrent de nouvelles personnes. Que des étrangers fassent parti de leur monde, qu'ils vivent plus de choses avec eux qu'avec moi, Qu'ils se créent des souvenirs avec d'autres que moi, que nous: le groupe. Je sais que c'est égoïste.

J'accorde énormément d'importance aux souvenirs, des photos, des cartes postales, des objets. J'ai peur d'oublier leurs visages et leurs voix ainsi que leurs goûts. J'ai peur qu'ils deviennent des étrangers. Je regarde tout le temps nos photos et on s'appelle régulièrement mais ce n'est pas pareil, ça ne comble pas le vide. J'aime tellement nos photos, elles sont mal cadrées et souvent floues mais je les aime, on semble si heureux dessus. Tout ces moments partagés. J'ai peur d'oublier.

Ils savent que je ne vis pas bien cette situation, ce changement. Pour eux n'ont plus ce n'est pas agréable. Mais ils avancent et moi je traîne. On ne peut pas revivre le passé. Mais je donnerai tout pour. Ils trouvent les mots pour faire passer mon chagrin quelques instants. Ils sèchent mes larmes, me prennent la main et me disent que ça va aller.

Je les aime, je ne veux pas qu'ils oublient.